Nous sommes CHARLIE.
Ils sont morts pour leurs dessins, leurs mots, leur esprit, leur richesse intellectuelle, car leur satyre touche tous les points de vue. C'est tout ce qu'il manque à leurs meurtriers.
Depuis hier j’ai la gorge nouée. J'ai beaucoup de mal à retourner travailler. Dans mon atelier, les mains tremblantes, les larmes aux yeux, la tête ailleurs, j’essaie de faire mon travail, mais mes pensées n’ont pas quitté ceux qui sont morts pour avoir fait le leur. Je suis triste et désolée pour leurs familles, pour leurs proches, pour la France qui va vivre de plus en plus dans la peur, pour les musulmans qui vont encore subir les pires amalgames. Je suis anéantie de voir disparaître des personnes d’esprit, riches intellectuellement, des artistes qui osaient parler de tout et sur tout le monde, des gens libres et bons. En ce 7 janvier, la liberté d’expression en a pris un coup, et désormais plus que jamais elle sera revendiquée, pour eux, pour nous tous, pour ne pas que ces meurtriers osent croire qu’ils ont gagné. Charlie est partout, Charlie, c’est nous tous.
Delphine.