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Mam'Zelle BrikABrok
30 décembre 2014

Lecture : Peine perdue, d'Olivier Adam

Cette année encore j'ai eu le plaisir de participer aux matchs de la rentrée littéraire PriceMinister - Rakuten. Et c'est Peine perdue d'Olivier Adam qui a alimenté mes soirées.

Olivier Adam, la quarantaine, à qui l'on doit le magnifique Je vais bien, ne t'en fais pas. Et Des vents contraires aussi. Vous comprenez donc bien que j'attaquais le livre en toute confiance.

Résumé :

Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l'abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d'Azur : la sauvage agression d'Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu'on a laissé pour mort devant l'hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. 

Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte.

Avec Peine perdue, Olivier Adam signe un livre d'une densité romanesque inédite, aux allures de roman noir, et dresse le portrait d'une communauté désemparée, reflet d'un pays en crise.

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La première page m'a toutefois fait peur, enfin l'écriture. C'est très masculin, brut de décoffrage et saccadé. Là, je me suis dit que si les 414 pages étaient comme celle-là, il allait falloir me faire aimer le whisky et augmenter gravement ma pilosité (laisser la fourrure envahir mes jambes et mes dessous de bras, c'est sans conviction aucune, mais pourquoi pas). Mais j'ai pu me détendre par la suite, et m'épiler. En fait, le style d'écriture s'adapte aux différents personnages, 22 plus exactement, ce qui permet de s'imprégner encore plus d'eux, de leurs personnalités. Et l'on commence par Antoine, le personnage principal un peu impulsif sur les bords. Il se fait sauvagement agresser et l'intrigue se révèle au fil des multiples portraits. Ces gens, tous un peu abîmés par la vie. Une vie moyenne, de crise, une société actuelle, un peu sinistre, sur fond de Côte d'Azur aux eaux turquoises qui soudainement avalent des gens, des histoires, des constructions. On s'attache à certains, on a de la peine pour d'autres, on aime les découvrir, leurs qualités, leurs faiblesses, des gens comme nous, comme on en trouve partout, et qui habituellement ne font pas l'apanage des bouquins, parce qu'ils sont pathétiques ou du moins un peu trop "Monsieur et Madame tout le monde" comme on dit. Ils ne font pas rêver, et c'est ce que j'aime dans ce roman.

En gros, si tu aimes les jolies histoires à l'eau de rose sur fond de réussite sociale, qui t'embarquent dans un monde qui n'existe que dans les séries américaines (dure réalité), alors ce roman n'est pas pour toi. Ne cherches pas l'exotisme ni la perfection, c'est peine perdue (oui je sais, elle est facile). 
En revanche, si tu aimes gratter la surface, si tu apprécies les peintures de notre société, aussi abruptes soient-elles, alors tu peux y aller gaiement. Enfin, façon de parler.

Je donne 4/5 au roman d'Olivier Adam parce qu'on écrit comme on parle, parce qu'on s'attache, parce qu'on s'affole, parce qu'on se demande si la vie est aussi pathétique tout de même, du moins pas pour tout le monde, mais pour certains. Parce qu'en fait si, il y a des gens qui ne voient pas la vie en rose ou qui aimeraient bien l'avoir aussi bleue translucide que la mer de ce décor romanesque.

Il fallait rendre la critique pour le 31 maxi, nous sommes le 30, je suis large ;)

A vous chers lecteurs.

Delphine.

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